établissement Public Territorial de Bassin
LE TERRITOIRE

Les usages de l’eau

Les particularités du haut pays varois

Le haut pays varois se distingue par la présence d’aquifères karstiques. Une ressource très vulnérable aux pollutions et difficilement accessible. Elle satisfait notamment l’approvisionnement en eau de nombreux usages dont l’eau potable. C’est aussi un facteur d’adaptation au changement climatique grâce au soutien d’étiage des milieux aquatiques et à la fraîcheur des eaux apportées. De plus, elle peut aussi participer à la richesse et à l’attractivité d’un territoire. Les aquifères du littoral varois sont karstiques mais aussi alluviaux comme dans la basse vallée avec la nappe des alluvions de l’Argens. La dépendance aux eaux souterraines est plus forte, le recours aux eaux de surface étant estimé à seulement 20 à 40 % des prélèvements.

Sur le bassin de l’Argens, les volumes d’eau sont utilisés essentiellement pour l’alimentation en eau potable, pour l’irrigation et pour l’arrosage. Les autres usages sont plutôt anecdotiques. Si la ressource locale, souterraine ou superficielle, est privilégiée dans le haut et moyen Argens, la basse vallée bénéficie d’apports d’eau externes au bassin versant. Le Verdon via la concession régionale des ouvrages du Canal de Provence et Siagne via la retenue de Saint-Cassien. Le bassin est aussi exportateur d’eau, de la retenue de Sainte Suzanne (confluence Caramy-Issole) jusqu’à la métropole toulonnaise.

Le bassin de l’Argens est un bassin méditerranéen où les usages de l’eau sont croissants.

Une étude réalisée en 2013 montre que la répartition de la ressource et des usages est inégale selon les territoires. Ainsi, trois sous-bassins versants ont été identifiés comme déficitaires sur certaines périodes de l’année :

  • Haut Argens ;
  • Bresque ;
  • Caramy-Issole.

L’aquifère des alluvions de l’Argens dans la basse vallée a aussi été désigné déficitaire. Le bassin versant de la Nartuby a été lui désigné en équilibre précaire. Il a également été désigné comme déficitaire au scenario du changement climatique.

Cet état des lieux a initié l’élaboration de plusieurs plans d’action dont deux sont animés par le SMA. Le Projet de Territoire pour la Gestion de l’Eau du Caramy-Issole et celui de la Bresque. Ils ont vocation à réaliser des économies d’eau pour retrouver un meilleur équilibre entre usages et milieux aquatiques. Le développement démographique des territoires combiné à l’évolution du climat, renforce la nécessité de rechercher un équilibre entre la disponibilité de la ressource et la demande en eau. Les modèles climatiques annoncent un futur plus sec et plus chaud. Les chroniques passées montrent une tendance à la diminution du cumul des précipitations estivales sur le pourtour méditerranéen. Les débits des cours d’eau devraient diminuer de -10 à -40 % et le nombre de cours d’eau intermittents ou présentant un caractère intermittent devrait augmenter.

Le bassin versant de l’Argens a connu, en 2022 et 2023, une sécheresse exceptionnelle. Effectivement, elle a marqué les esprits par son intensité et sa durée. Ces évènements risquent de se répéter voire s’amplifier. Ils nous montrent à quel point nous sommes vulnérables vis-à-vis de la ressource en eau. Particulièrement en période estivale où les besoins sont croissants. Ce fort déficit amène à des tensions ressenties. D’abord, d’un point de vue de l’approvisionnement en eau potable. Puis par la succession des arrêtés de restrictions, y compris en période hivernale.